Le numérique au cinéma

On ne peut réfuter une chose : Internet a bien chamboulé des choses. Que ce soit au niveau professionnel, personnel ou des relations humaines, tout a été passé à la moulinette du numérique ou presque.

Internet a permis à beaucoup de monde d’accéder à une ressource simplement en cliquant sur un bouton. Je me souviens encore de ma première expérience avec internet dans un cybercafé. C’était sur Lille, sur un mac. J’étais à l’époque très focalisé par la série X-files et je cherchais tout le temps des nouvelles informations venant des fans français ou de sources américaines. La plupart du temps, j’essayais d’apercevoir et lire les photos et vidéos en 360P. C’était l’époque ou Internet n’était pas encore accessible à tout le monde.

Avec l’arrivée des premiers opérateurs Internet pour particuliers, les personnes n’avaient plus à se déplacer pour s’informer. Évidemment comme toute nouvelle technologie, cela ne fut pas facile de compréhension pour tout le monde. Mais énormément d’outils et de perspectives commerciales firent leur apparition pour le meilleur et le pire. Internet est un enfant de l’informatique car sans informatique, pas d’internet.

Comme je le disais, Internet à révolutionné nos habitudes. Le commerce, les réservations de vacances, les transports en commun, la radio, la télé … . Je n’ai pas l’intention de vous faire l’historique de tout ce qui a changé avec Internet, mais de me centrer sur deux aspects et conséquences : Le jeu vidéo et le cinéma.

Ce qui se profilait depuis quelques années dans le monde du jeu vidéo, arrive peu à peu dans l’industrie du cinéma. J’ai toujours considéré le cinéma comme une œuvre qui se voulait être une expérience unique à vivre en salles. Pour deux choses : La convivialité et l’écran géant qui se dresse devant nous pour projeter la vision d’un réalisateur.

La convivialité peut être présent depuis l’achat du billet jusqu’à la sortie de séance, au moment de boire un verre entre ami(e)s pour discuter du film. Cette convivialité n’est jamais aussi forte que lors d’une projection d’un film en salles. Nous rencontrons des personnes et ami(e)s pour partager un même moment. Nous entendions dans la salle des onomatopées sur telle ou telle scène nous indiquant que nous n’étions pas les seules à être en phase avec le film. Cela était une satisfaction pour soi-même. C’est du moins ce que j’apercevais il y a encore quelques années. Aujourd’hui, plus personne ne s’exprime ouvertement, et la salle semble vide alors que nous sommes aspirés par la même histoire. Quelque part, il me manque cette chose, ce point de liaison durant la projection.

Au tout début du cinéma, il y avait la pellicule. Impossible de voir le métrage en dehors des salles de cinéma. Lorsque le magnétoscope est arrivé dans les foyers, il a d’abord été utilisé pour enregistrer les programme TV. Puis on a pu voir le potentiel d’un support comme la VHS, en vendant aux particuliers des VHS du film qui venait de sortir au cinéma. Les spécialistes de l’époque ont alors affirmé que cela serait la mort du cinéma. Mais il n’en fut rien. De la VHS, nous sommes passés au DVD et au BLU-RAY. Ce support de stockage pour le cinéma se transforma au fil du temps, tout comme les projecteurs en salles qui avaient besoin d’une bobine et qui aujourd’hui ont besoin d’un disque dur comme support.

Là où je veux en venir, c’est que le numérique à permis d’avoir dans les foyers un film proche de l’original et moins encombrant qu’une VHS. Mais avec l’arrivée d’Internet et du support numerique, les dérives ont commencé à pointer le jour. Les jeux vidéo en sont arrivés à un point que certains ne proposent plus de support physique pour l’œuvre. C’est en tout cas ce que fait aujourd’hui l’industrie du jeu vidéo avec des plateformes comme Steam ou Epic Games. Et Maintenant, certaines enseignent commencent à vendre la boite sans support physique. Cette dernière contenant uniquement un code pour télécharger le jeu et le posséder de façon numérique. Le boitier plastique faisant office d’objet dans une collection, mais un boitier vide de toute substance.

Et je viens d’apprendre il y a quelques jours, que les films sont en train d’attraper la même maladie. Certes de façon embryonnaire. Une des firmes a s’essayer à cela est Disney. J’ai lu récemment un article sur le problème de la série Wanda vision. Figurez-vous que Disney met en vente des coffrets collector qui ne contiennent plus la série. Il faudra compter sur un ordinateur connecté à Internet pour pouvoir profiter du film sans toutefois pouvoir toucher le support sur lequel a été apposée l’œuvre. Disney avait déjà jeté un pavé dans la marre en sortant son film Mulan uniquement sur sa plateforme Disney+, et non plus en salles. Certes , la pandémie était passée par là, et les boites de production cherchait une issue à la chute des fréquentations en salles. Ce qui a entrainé pas mal de studios dans cette voie non sans quelques fracas (Voir mon article sur Oppenheimer). Quoi qu’il en soit, la pandémie semble derrière nous et pourtant Disney continue à creuser le sillon et trouver une solution dans le tout numérique.

Que sera le cinéma dans 10 ou 20 ans ? nul ne le sait. J’espère que l’expérience de Disney ne fera pas d’émules. Le cinéma a bien changé depuis les frères lumières. Ainsi que les spectateurs. A travers les époques dans laquelle les gens vivent, ils s’éduquent et apprennent avec une culture qui est propre à un moment précis. C’est pourquoi certains disent parfois entre deux dialogues : « C’était mieux avant ». Mais qu’en est il de la jeune génération actuelle ? Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’elle reste très attachée au numérique. Il suffit de regarder la jeune génération pour s’apercevoir que l’information ne vient plus du dialogue entre nous, mais des réseaux sociaux qui nous bombardent d’informations en tout genre.

Il y aura toujours un problème générationnel et cela persistera à travers les époques. Nous vivons et nous nous éduquons avec une culture qui nous est propre. Mais le fait de tout mettre au numérique n’est peut-être pas une solution pour nous. Nous avons été habitués à avoir de la proximité avec les choses. Aujourd’hui, le numérique est partout. Mais le fait de posséder un boitier ou coffret DVD , cela nous dit que nous le possédons en tant qu’œuvre, cela nous appartient. Alors que les jeux dématérialisés ou les films sur plateforme de streaming …. C’est triste de savoir cela, mais c’est notre tristesse à nous car nous commençons à voir un avenir qui ne nous plait pas de par notre passé. Peut-être que la jeune génération en aura marre un jour du tout numérique et qu’il y aura un survival du contenu physique.

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